Évaluation du stock de Saumons entrant en estuaire de la Loire et étude du comportement migratoire jusqu'aux secteurs amont - phase 3
MNHN-INRA_2014_ÉvaluationStockSaumonsLoire_Phase 3
Publiée le mercredi 13 avril 2022 à 17h34 dans Rapports d’étude
ENJEUX GÉNÉRAUX
Le Saumon de Loire-Allier (Salmo salar L, 1758) se distingue des autres souches de Saumons Atlantiques par l’éloignement entre les zones de grossissement (Nord de la mer de Norvège) et les zones de reproduction (Haut Allier notamment). Ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres nécessite des capacités de nage importantes et explique la composition majoritaire de cette population en individus de plusieurs hivers de mer, ce qui est unique en Europe (Anonymes, 2012).
Cependant, malgré ces intérêts écologiques indéniables, certains traits d’histoire de vie du Saumon de Loire-Allier restent méconnus. C’est le cas de la quantité de géniteurs entrant dans l’estuaire de la Loire (1) et du comportement migratoire jusqu’aux zones de frayère (2).
(1) En effet, si un contrôle du nombre de géniteurs migrants vers l’amont des bassins versants est possible grâce aux stations de vidéo-comptages installées dans les passes à poisson et gérées par l’association LOire GRAnds Migrateurs (LOGRAMI), aucune connaissance n’est disponible sur la quantité de Saumon se présentant dans l’estuaire. Or, des mortalités de géniteurs sont très probables lors de la longue migration en eau douce jusqu’aux zones de frayère. Il serait donc intéressant de quantifier ces « pertes en ligne ».
(2) Des études du comportement migratoire existent sur des secteurs localisés (à proximité des obstacles et sur les zones de frayère essentiellement) mais aucune étude n’a été menée à grande échelle sur la Loire. Pourtant, une telle étude pourrait permettre de localiser des secteurs problématiques, entrainant des retards à la migration voire de la mortalité. En effet, il est indispensable pour les géniteurs de rejoindre les zones amont fraiches avant la période estivale, le réchauffement des eaux étant un facteur de mortalité des géniteurs avant qu’ils aient pu frayer.
De plus, d’autres poissons migrateurs amphihalins telles que les Aloses (Alosa alosa et Alosa fallax fallax) et la Lamproie marine (Petromyzon marinus) se reproduisent dans le bassin de la Loire mais leur comportement migratoire sur la Loire reste peu connu. Les études de la migration à grande échelle de ces trois espèces étant rares, un renforcement des connaissances pour une meilleure gestion est nécessaire (Bensettiti, F. & Gaudillat, V. (coord), 2000).