Bull d'alose
Publiée le mercredi 03 novembre 2021 à 12h00 dans Glossaire
Un bull est un acte bruyant (jusqu’à 50dB) de reproduction des aloses où les adultes effectuent un mouvement circulaire, de nuit, à la surface de l’eau durant 3 à 10 secondes. La femelle expulse alors ses œufs fécondés immédiatement par le mâle. Les bulls se produisent généralement en mai-juin à l’amont d’une zone de rupture de pente (radier), dans des hauteurs d’eau situées entre 1 et 3m. Les œufs libérés et fécondés sont ainsi déposés, par le courant, sur les galets et graviers du radier. Les femelles, très fécondes, pondent entre 100 000 et 250 000 œufs par kg. La plupart des adultes meurent après avoir rempli leur rôle de géniteur. Le silure, actif la nuit et attiré par les bulls, peut avoir un impact significatif par prédation (en savoir plus).
Le suivi des bulls permet d’estimer le nombre de géniteurs sur frayère.
En 2012, 1986 aloses ont été observées dans les stations de comptage. LOGRAMI a suivi plusieurs frayères sur 15 sites à l'aval des stations de comptage. Le nombre de géniteurs sur frayères est estimé entre 1300 et 2900. L'effectif de géniteurs aux stations de comptage ne représente que 41 à 60% du potentiel reproducteur en 2012. Aucune information sur l'impact du silure lors des bulls ... | |
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En 2018, l'AAPPBLB a suivi la reproduction des aloses sur la frayère historique de Lilette, sur la Creuse, à l'aval du barrage de Descartes. Durant 3 nuits (entre le 24/05 et le 07/06), 64 bulls efficaces ont été entendus, 6 bulls interrompus par le silure. 3 chasses de silure ont également été observées en dehors d'acte de reproduction des aloses. |
Plus récemment, Frédéric Santoul a publié un article sur l'évaluation de l'impact du silure sur la reproduction des aloses sur le bassin de la Gironde. Sur 129 bulls enregistrés en 2019 à l'aide d'une caméra à forte sensibilité à la lumière, 37% des bulls sont interrompus par le silure. Dans le même secteur, les proies ont été identifiées dans les estomacs des 251 silures de grande taille : 88.5% étaient des aloses.
Ces comportements de prédation très spectaculaires sont tout de même préoccupants pour la conservation des populations d'aloses déjà fortement fragilisées par la présence des barrages, la surpêche ou la pollution
Rappelons que le moratoire sur la pêche de l'alose est en vigueur sur le bassin de la Gironde depuis 2008