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    LA LOIRE – SAINT-FLORENT-LE-VIEIL

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    PRÉDATION DE MULETS PAR DES SILURES - BLOIS

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    ALGUES VERTES EN LOIRE – AMBOISE

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 Top prédateur

 

Le silure (Silurus glanis) est source de points de vue divergents entre les différents acteurs du bassin pour qualifier l'impact de sa présence sur les populations piscicoles. Originaire du bassin du Danube, et introduit en France en 1857 (Keith, 1998), il est désormais présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitain, jusque dans les grands lacs alpins et les estuaires.

En 2006, l’association LOGRAMI observait déjà, lors du tracking de saumons réalisé en partenariat avec les pêcheurs professionnels au filet-barrage, plusieurs dizaines de silures sous l’ouvrage de franchissement de Saint-Laurent-des-Eaux, leur présence occasionnant au mieux des retards à la migration. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le rapport ici.

Plusieurs études récentes mettent en avant l’impact du silure sur les poissons grands migrateurs, par prédation ou effarouchement, en parcours libres d’obstacles (cas de la Loire évalué en 2013) ou au droit de barrages (passes à poissons de Golfech en 2018)

Le saumon par exemple, classé espèce vulnérable mais pouvant être classé en voie d’extinction tant les efforts en repeuplement sont consentis en vain depuis plusieurs décennies, n’avait d’autre prédateur avant l’arrivée du silure que l’homme.

Force est de constater que, malgré la fermeture de la pêche en Loire en 1994, la perte d’habitats (75% des zones de reproduction ennoyées par les grands barrages) et l’inertie en termes d’application de la réglementation sur la continuité écologique, ce nouveau facteur de pression qu’est le silure doit mobiliser l’ensemble des acteurs. Il n’est pas rare qu’à la station de comptage de Vichy, le nombre de silures observé soit supérieur à celui des saumons.

Un film réalisé par l’AAPPBLB en 2018 montre la stratégie de prédation des silures, au mois de septembre en pleine période de dévalaison des mulets porc. Là encore plusieurs centain/es de silures sont postés à l’aval d’un ouvrage (barrage de Saint-Laurent-des-Eaux) et se jettent littéralement sur les milliers de mulets passant en surverse. Cette vidéo est à (re)découvrir ici sur la chaîne YouTube de l’AAPPBLB.

Quelques éléments chiffrés de l’impact du silure sur les migrateurs amphihalins :

En 2013, l’Université de Tours (Laboratoire CITERES) a étudié les contenus stomacaux de 274 silures pêchés sur parcours libre d’obstacles, entre Nantes et Sancerre et tenté d’estimer la densité des silures (étude disponible ici). Sur les 47 individus contenant des proies dans l’estomac au moment de l’analyse, les informations recueillies permettent d’établir une relation entre la taille des prédateurs et les espèces ciblées. Plus le silure sera grand (dès 40cm seulement), plus il ciblera les poissons migrateurs. Pour les silures de grande taille (>1.80m), le saumon atlantique (Salmo salar) représente 63% de la biomasse du bol alimentaire. Les analyses isotopiques confirment ces résultats. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le rapport ici.

L’AAPPED33 et l’IMA ont conduit, en 2018, une étude sur le barrage de Golfech pour estimer l’impact des pêches expérimentales de silures dans le canal de fuite du barrage sur les passages à la station de contrôle.

Au total, 633 silures ont été prélevés et leurs contenus stomacaux analysés. Mais les captures de silures en aval du canal de fuite n’ayant eu aucun impact sur la migration de ces derniers jusqu’à l’ascenseur à poissons, aucune corrélation ne peut être faite entre ces pêches et les passages de migrateurs à la station de contrôle. En savoir davantage en lisant le rapport ici.

En 2018, l’AAPPBBLB a autofinancé un suivi non exhaustif de la reproduction des aloses sur la frayère historique de Lilette (Creuse, aval Descartes), réalisé pendant 3 nuits entre le 24 mai et le 8 juin pour observer les bulls d’alose (acte de reproduction bruyant, de nuit). Lors de la première nuit par exemple, 26 bulls efficaces ont été comptabilisés, 6 ont été interrompus par des silures (23%) et 3 chasses de silures ont eu lieu en dehors des actes de reproduction. Les frayères d’aloses sont principalement suivies par l’association Logrami, mais aucune information de présence/impact du silure ne ressort des recueils biologiques.

Ces données sont confortées par une récente étude sur le bassin de la Gironde, où 40% des bulls d’alose sont interrompus par le silure.

Toujours sur le bassin de la Gironde, 80% des lamproies marquées dans la partie avale du bassin de la Gironde ont été prédatées par le silure avant d’atteindre les premiers obstacles.

En 2021, le MNHN (station marine de Dinard) porte un projet ambitieux pour évaluer l’impact du silure au droit d’ouvrages (barrages de Descartes, Châtellerault et Saint-Laurent-des-Eaux). Plusieurs silures seront ainsi marqués pour en savoir davantage sur leurs comportements saisonniers. Des migrateurs seront également suivis (lamproies, aloses, mulets, anguilles argentées) avec une attention particulière sur les frayères potentielles d’aloses et lamproies localisées en aval des premiers obstacles à la montaison.

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